• C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

    Cette semaine, j'ai repris la lecture à mon grand plaisir !

     

    A) J'ai donc lu Ceci est notre post-partum d'Ilana Weizman, offert par ma petite soeur à mon anniversaire. 

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

    Ce livre est un ouvrage féministe fort intéressant, largement documenté avec beaucoup de références à différentes études, renvoyant à de nombreux livres, témoignages, différents professionnels pluridisciplinaires nécessaires à l'accompagnement, comptes de réseaux sociaux ...

    Il ne donne pas les clés pour bien vivre son post partum mais pose de nombreux constats et se veut informatif pour oser mettre en mots une réalité taboue dans notre société, suite à de longues centaines d'années de constructions culturelles et sociales. 

    Voici comment se découpe ce manifeste :

    CHAPITRE 1 Qu'est-ce-que le post partum ? 

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

     

     

    CHAPITRE 2 Une société hermétique à la douleur des femmes

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

    Voici les phrases qui ont retenu mon attention également dans ce chapitre :

    "Exprimer ses difficultés de nouvelle mère ne revient pourtant pas à manquer de respect à celles qui vivent la douleur de ne pas pouvoir avoir d'enfant alors qu'elles le souhaitent ardemment." 

    "Une femme qui ne veut pas d'enfant n'en retire pas un à une femme qui ne peut en avoir. Une femme qui en a deux n'en donne pas un à une femme stérile. Une femme qui avorte ne retire pas un enfant à une autre. Chaque destin est individuel."

     

    CHAPITRE 3 L'indécence du corps post partum

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

    Ce chapitre évoque notamment les fluides corporels : le lait, le sang, ...

    Le sang, rappel du paiement de la faute originelle d'Eve, sang tabou, sang démoniaque, sang impur lorsqu'il est féminin contrairement au sang masculin signifiant la force, le courage, ...

    Et quand au lait, laissez-moi copier la vision bien drôle d'Aristote dans l'antiquité : "Aristote établit une nature commune entre sperme et lait maternel. Il explique que, durant l'acte, le sang menstruel et le sperme se mélangeraient pour former le lait. Le sperme, liquide masculin si extraordinaire serait donc à l'origine du lait, subtilisant ainsi le fruit du labeur des mères. Dans cette vision l'homme féconde ET nourrit. Il est créateur ET pourvoyeur."

    Et puis il est question du corps tout entier. Ce corps qui ne correspond plus DU TOUT à tout ce qu'on attend de la femme. Ce corps n'est pas beau, jeune, tonique et mince. "Morceau de chair bleuie par les efforts, tranche de peau malade et gélatineuse qui se balance sous tes yeux". Il ne répond plus aux impératifs de la tenue du foyer, n'est plus disponible pour la sexualité et le devoir conjugal, et devient superflu à partir du moment où il a rempli sa fonction première de reproduction. "Là-bas derrière la porte, ils ont déjà dissimulé le sang, la merde, les larmes, les cris, les draps ont été changés, la lumière a été tamisée, il ne reste que le bébé à la peau douce dans un pyjama de velours [...]. L'accueil du bébé vient souvent avec une forme de mise à l'écart de la mère et de son corps post partum usé jusqu'à la moelle, sans jamais être reconnu pleinement, sans jamais être affiché comme normal, sans jamais être loué comme il le devrait.

     

    CHAPITRE 4  Domination masculine intériorisée et compétition féminine

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

    "Les femmes sont naturellement plus douces, plus maternantes, plus conciliantes, plus soigneuses, etc. NON. Les femmes sont socialisées à être plus douces, plus maternantes, plus conciliantes, plus soigneuses, etc. Et rien de cela n'est gravé dans la roche ou dans leur gêne."

    D'ailleurs dans le chapitre 5, il y a un résultat intéressant d'une étude récente d'un point de vue biologique pour contrer l'argument du besoin biologique de la mère en priorité, je reviendrai à cette citation tout à l'heure.

    Pour l'instant j'ai noté un peu plus loin dans ce chapitre 4 un contre exemple prouvant bien que cet aspect de maternité et cette relation mère-enfant "naturelle" n'est qu'une construction sociétale et culturelle.

    "Ariès situe l'apparition de l'amour maternel au XVIIIème siècle, puis la généralisation de ces manifestations au XIXème siècle seulement, avec le concours de l'Etat et de l'Eglise pour répondre à des intérêts politiques et démographiques. Pour étayer son propos, il prend notamment l'exemple du recours aux nourrices, extrêmement répandu au XVIIè et XVIIIème siècles [...]. Les enfants étaient donc élevés loin de leurs parents. [...] Dans ce cadre, les mères ne semblaient pas plus sentimentales que les pères."

     

    CHAPITRE 5 Pistes politiques pour un meilleur vécu post partum et une parentalité égalitaire

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

    Dans ce chapitre, il est d'abord question des mythes à déconstruire.

    "Devenir mère, c'est sentir sa vie et son identité ébranlées, avec tout à reconstruire : son rapport à un nouvel être, à soi, à son partenaire. On parle beaucoup de ce qu'un enfant apporte. Et c'est vrai, il apporte des nuances de bonheur encore jamais approchées. Mais on nous cache une partie de l'histoire, la partie de ce qu'il nous retire. Un enfant, c'est aussi une lourde perte de soi. Il est indispensable de faire tomber cette idéalisation et d'accepter que l'identité de mère naissante soit en demi-teinte, ambivalente, évolutive. Que la maternité c'est sublime ET l'aliénation. Pas l'un ou l'autre. Pas l'un après l'autre. Les deux superposés."

    "Informer afin de normaliser, de déculpabiliser et de soulager. Autoriser la prise de parole future d'une autre femme."

    L'autrice évoque également le terme de matrescence (terme de Clémentine Sarlat crée en 2019, contraction de maternité et adolescence). Je pense qu'il faut que je fouille davantage autour de ce thème car moi il évoque plutôt jusque là une vision de la mère parfaitement dévouée à son enfant qui renaît à la naissance de son enfant et qui n'existe plus pour elle même et je trouve ce terme assez culpabilisant si on n'a pas l'impression de ressentir cet amour inconditionnel à chaque instant et l'envie d'exister pour soi. Or à le lecture ici de ce terme j'ai bien l'impression que j'en ai eu une interprétation faussée et je suis curieuse d'en savoir plus sur le sujet alors je vais creuser la question. A la même page, l'autrice évoque plusieurs comptes instagram "le quatrième trimestre" "Post partum ta mère" et différents ouvrages "Le mois d'or. Bien vivre le premier mois après l'accouchement" que je compte attaquer en suivant ainsi que "Bien vivre le quatrième trimestre au naturel" que je vais certainement m'acheter également du coup. 

     

    Ce chapitre se poursuit sur tout l'accompagnement insuffisant en France et pourtant nécessaire de cette période clé dans le vie d'une mère. Elle évoque les kraamverzorgster aux pays bas qui accompagnent la mère 8h par jour pendant les 8 premiers jours à la maison ce qui est énorme !

    Il est vrai que j'ai été informée de possibilité de faire appel à la PMI de secteur, que j'aurai une visite de la sage femme libérale à la maison au cours de la première semaine et que j'ai la possibilité de faire appel aux sage-femmes de la maternité spécialisée dans l'allaitement, le portage... suivant les difficultés que je rencontre mais il faut oser faire la démarche. 

     

    Enfin il est question du congé de CO-parentalité, congé égalitaire de 16 semaines pour la mère et le coparent. Il faut tout un village pour élever un enfant. Sauf que dans notre société le village se résume au couple, aux professionnels de santé pas vraiment proches et disponibles et éventuellement à la famille et aux amis si ceux-là sont proches spatialement et socialement. Et l'un des membres principaux du village n'a que quelques jours de congés suite à la naissance et la mère se retrouve alors à mettre en place dès le départ des habitudes et construire une relation de proximité avec l'enfant qui vont confirmer par la suite le "cadre sociétal construit des rôles de l'homme et de la femme". Bon alors oui, c'est vrai, déjà, nous avons de la chance avec la réforme depuis début juillet. Cette fois j'aurais mon conjoint un mois avec nous, nous serons ensemble durant le fameux mois d'or pour essayer de construire ce nouveau équilibre. Mais soyons clairs, 1 mois c'est bien mais ce n'est pas suffisant ! C'est vrai que le congé de coparentalité égal en temps pour les deux parents (enfin congé^^) semble idéal pour la construction de la relation de l'enfant avec ses deux parents, de la construction du nouvel équilibre familial et de gestion quotidienne du foyer et de l'égalité face à l'emploi qui discrimine les femmes à cause du risque de maternité et de "congé". L'Espagne à partir de cette année accorde justement ces 16 semaines indemnisées à 100%. La Norvège propose un choix de 49 semaines à 100% ou 59 semaines à 80% dont 10 semaines obligatoires pour la mère, 10 semaines pour le père et le reste à se partager. 

    Ah et justement j'évoquais tout à l'heure une étude biologique ... "Lorsqu'un homme devient père, il est non seulement soumis lui aussi à des modifications hormonales mais son cerveau s'équipe également de tout nouveaux neurones, les rendant plus alertes, plus aptes à la concentration. Hormonalement, le taux de testostérone d'étiole et l'ocytocine - hormone de l'amour, de la confiance et du lien social - augmente à taux égal avec celui de la mère si les contacts physiques avec le bébé sont équivalents. [...] La prolactine - hormone intervenant dans le processus de fabrication du lait- apparaît aussi chez l'homme en réponse aux pleurs de leur enfant." 

     

     

     

    Bref j'ai eu du mal à attaquer le livre car n'apporte pas de solutions concrètes et ne correspondait pas forcément à mes besoins de réflexions et de recherches existentielles du moment mais finalement celui-ci était tellement intéressant et riche que je l'ai finalement continué et achevé avant la fin du weekend. 

     

     

    B) Cette semaine, j'ai également lu (mais pas terminé) "Bébé s'exprime par signes" de Christine Nougairolles et Anaïs Galon. 

    C'est lundi que lisez-vous ? 08/11/2021

     

    Cet ouvrage comprend une première partie informative sur la construction du langage chez le jeune enfant, sur le besoin de communication et l'intérêt des signes pour bébé puis enfin un répertoire de signes classés par thème qui est bien pratique pour s'y référer.

     

    Et bien sûr quand il est question de signes, je ne peux que renvoyer au super compte de Little Bun Bao, je me tâte d'ailleurs à acheter son livre mais j'ai peur que cela fasse doublon au niveau du vocabulaire. En tout cas je suis friande de ses cours sur Udemy, de ses stories instagram et vidéos youtube qui construisent mon apprentissage de la langue des signes pour bébé. 

     

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